11 Février 2021
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu de livres par manque de temps sans doute et aussi parce que je ne savais pas par lequel commencer. Alors j’ai pris le dernier arrivé dans mes mains, “Détox, volume 1 – le déni”, de JIM & Antonin GALLO.

C’est une bande dessinée grand format, en 2 volumes, que j’ai reçue sans avoir eu de présentation. Que ce soit de l’auteur, des illustrateurs ou encore de l’histoire, tout était découverte ! Et ça fait du bien de se lancer dans une lecture les yeux fermés.
L’histoire
“Détox”, c’est l’histoire de Matthias, un homme d’affaires qui décide sur un coup de tête de participer à un stage d’immersion en pleine nature.
Avec le titre “Détox” on se doute qu’il cherche à éliminer ses toxines, mais lesquelles ?
Qui est-il ? Pourquoi va-t-il faire ce stage ? Que propose ce stage ? Comment va-t-il vivre cette expérience ? Va-t-elle le faire avancer ? Est-ce facile? Douloureux ? Joyeux… ? Que cherche-t-il exactement ?
Et moi, est-ce que je suis comme lui ?
Le personnage quelque peu paumé
Matthias, c’est le personnage principal qui coche toutes les cases du parfait citadin surpassé. C’est un homme, parisien, ultra-connecté, un peu grossier, vivant à 200 à l’heure sa vie à travers son entreprise, mettant de côté sa vie de famille, sa femme pour sa maîtresse et sa santé pour son travail, avec des idées plutôt arrêtées et sa bonne dose de mauvaise foi. “je me rends compte que je suis un ramassis de clichés !” (c’est lui qui le dit !)
Oui, le personnage de Matthias est un cliché. Tout comme les organisateurs du stage, hippies, ils marchent pieds nu, vivent en pleine campagne, au pied d’un arbre sacré… la caricature poussée à l’extrême. Et c’est ce qui les rend énervants. Et aussi attachants.
Pour en arriver à ce coup de tête, Matthias a vécu un élément déclencheur dans sa vie, l’AVC de sa secrétaire. Difficile à réaliser, quand toute votre vie, votre entourage vous préviens que votre rythme de vie vous mènera à un AVC, et que ce n’est pas vous mais votre employée qui en pâtit.
Matthias a envie que sa vie change, mais il ne sait pas comment faire, il ne sait plus écouter son corps qui lui envoie pourtant des signes. Pendant 10 jours, il va vivre une vraie expérience, seul en pleine nature, coupé de la civilisation, du bruit de la ville, coupé du “cordons au monde” (on entend par cordons, les téléphones et ordinateurs), il va se retrouver face au plus profond de lui-même. Mais avec quoi occupe-t-on son cerveau quand on n’a pas à checker ses mails toutes les dix minutes ?

C’est un sujet dans l’air du temps et peu abordé
À travers l’expérience de Matthias, on réalise que parfois on a envie que notre vie prenne un autre tournant.
Ce genre d’impulsion, partir sur un coup de tête, aujourd’hui beaucoup de personnes le vivent, ou rêvent de le vivre. Cette histoire, inspirée d’une histoire vraie, reflète les préoccupations actuelles de beaucoup de citadins et citadines. Ce moment où tu réalises que tu vis à un rythme qui n’est pas le tien, que tu vis une vie qui ne te correspond pas. Comment ralentir ? Comment arrêter de courir après le temps et les performances ? Quel citadin, quelle citadine n’a pas déjà éprouvé le besoin de déconnecter, de s’évader, de partir en pleine nature loin de toute civilisation et du stress de la ville ?
C’est un sujet dans l’air du temps.
La pandémie actuelle, l’air de rien, nous remet en question, et ça fait du bien ! On nous impose de ralentir, on se retrouve face à face avec soi-même (pas si facile d’ailleurs), on change nos habitudes, on prend conscience de notre mode de vie, de l’importance que nous donnons à notre travail, notre espace de vie, nos rapports sociaux.
Pour certaines personnes, les confinements ont été un élément déclencheur.
En lisant ce livre, j’espère.
Étrangement je me suis accrochée à Matthias (étrangement car c’est une des représentations de l’homme que je n’apprécie guère). Et j’espère qu’il va trouver les réponses qu’il cherche, qu’il va prendre conscience de la vie qu’il a, des personnes et du Monde qui l’entourent.
Cette bande dessinée nous montre qu’il n’est jamais trop tard pour se remettre en question. Notre vie nous appartient, nos choix aussi. Nous sommes des êtres vivant en société et nous avons besoin de lien avec la nature et les autres. Nous devons donc prendre en compte le fait que nos actions ont un impact sur autrui, faisons en sorte qu’il soit positif !
À la fin de cet ouvrage, Matthias n’est pas encore désintoxiqué, et on ne sait pas s’il va arriver à son but. Car la suite et fin sont dans le volume n°2 : l’acceptation. Tout un cheminement. Après le déni, l’acceptation.
Une BD à semer
Si vous avez l’occasion, lisez “Détox”, je vous le conseille grandement. En plus de traiter un sujet encore peu courant, le support bande dessiné permet d’aborder le sujet dans un format ludique.
Merci à JIM et GALLO de semer ces petites graines.
Et n’hésitez pas à prêter votre bande dessinée, c’est notre manière à nous de semer les bonnes idées.

Adeline
Je lis un livre engagé par mois
